Journal 19 avril 2019

Adulthood

Ça fait un bout que je n’ai pas pris le temps d’écrire. C’est que ces dernières semaines, je suis entrée dans ce qu’on appelle « Adulthood ». Pas facile. Du sérieux.

Par Marily Nolet

Adulthood

Salut.

Ça fait un bout que je n’ai pas pris le temps d’écrire. C’est que ces dernières semaines, je suis entrée dans ce qu’on appelle « Adulthood ». Pas facile. Du sérieux.

Cette discussion, un samedi matin au Black heart café.

Là où le vent a changé de bord autour d’un cappuccino et d’un croissant avec nos snowpants on.

Je vous ai parlé de ma business, « Northern instinct Limited ». Et bien, j’ai eu une sérieuse discussion avec mon partenaire d’affaire, étant aussi mon amoureux, sur comment on voyait l’avenir.

Discuter d’avenir à deux, c’est une autre dynamique, hein? Je ne suis pas certaine que je savais comment. Comment expliquer ce que l’on veut quand on ne le sait pas exactement. Est-ce qu’il faut vraiment savoir? Là est la question!

Bref, je savais une chose, un avenir dans le Nord et les petites communautés ne m’attirait pas ou plutôt plus. Il fallait changer de plan d’action. Les réalités ici ne sont pas faciles, elles sont dures et violentes. Ça ne se voit pas vraiment en surface, c’est dans le pergélisol. Ça chauffe.

Est-ce ma place ici? Je ne la trouve pas. Est-ce qu’il y a des problèmes ici? Oui, énorme. Les relations sont tendues. Est-ce qu’il y a de la force ici? Oui, énorme. Ça gronde.

De la colère. Je sens la colère de tous les bords, de tous les côtés. Un passé lourd et un climat aride. Pour vivre et survivre ici, il faut de la force et beaucoup de résilience. J’éprouve beaucoup de respect. J’essaie d’écouter, mais je n’entends que des grondements. Je ne pourrai jamais comprendre. C’est beaucoup plus complexe que ce que j’ai appris dans mes cours d’anthropologie; l’utopie de l’Inuit heureux dans sa culture, ouvert et souriant.

Et encore, je suis dans la capitale du Nunavut. Je ne suis jamais allée dans les communautés. Communautés où tu as quelques kilomètres carrés de village et à l’extérieur ce n’est que désert blanc; pas d’arbres, rien, le néant et tout à la fois, c’est l’immensité, la vraie. Comment tu te retrouves en tant qu’humain dans toute cette blanche étendue?

Je ne suis pas sortie depuis presque 7 mois maintenant du périmètre carré d’Iqaluit. Mon élastique moral est étiré au max.

Nouvel emploi

Entre temps, j’ai quitté l’univers du stage et je suis devenue coordonatrice radio au CFRT 107,3 FM. J’aime mon emploi, je m’amuse bien, toute seule dans mon studio. Je peux vraiment y apporter mon grain de sel. La programmation musicale est pas mal ce que je préfère. Les labels m’envoient des albums complets de mes artistes préférés!! Moi, dans ma tête : Wowowow!

Nouveau plan de vie

Prochaine destination

J’ai trouvé un partenaire de vie pas mal aussi intense que moi, sinon plus. Roulement de tambours… Nous partons pour Tallinn en Estonie dès l’automne prochain.

Et Christopher a obtenu une bourse pour sa maîtrise. Oui! Rien de moins.

(En deux semaines, il a trouvé son sujet, son prof, sa bourse… Impressive!)

Et moi, bien finalement, je vais aller travailler. J’ai pensé aller étudier aussi, mais je n’avais pas envie de me lancer dans des études juste pour me lancer, je voulais le vouloir du fin fond de mes trippes. En plus, ça va nous assurer un revenu pour au moins un an et je vais pouvoir perfectionner mon anglais. Découvrir la culture, la ville, rencontrer des gens. Vous me connaissez, j’aime vivre doucement, malgré les gros changements de cap ;). Bref, cela me semblait être la meilleure solution. Je suis pas mal excitée. C’est vraiment un beau projet de couple. (Je ne pensais jamais dire ça de sitôt!) haha.

Conclusion

Nous croulons présentement dans les préparatifs et la planification!! C’est excitant et stressant à la fois!

Je vais profiter à fond et travailler fort jusqu’au départ, mais je dois dire que ma tête et mon cœur sont déjà en Europe! J’ai hâte à l’entre-deux aussi et revoir mes amis et ma famille… de les présenter à mon amoureux!

« Y me semble qu’on est dû pour se boire une coupe de bière dans le blanc des yeux, se dire qu’on s’aime avant d’être vieux, je m’ennuie de nous deux, de toé mon vieux! »

(Oui, je viens de citer du Kaïn.)

Marily Nolet
Marily Nolet

Émerveillée et attentive, j'écoute la vie comme je la raconte.

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