Retour en 2015

On dirait que l’automne s’amène tout doucement, je regarde par la fenêtre et je constate. L’air a la couleur grise. L’air a une couleur aujourd’hui.

Quand je pose mon regard sur la rue, le trottoir, les gens qui bougent vite et cet arbre esseulé, ben , je m’y perds. Je me sens un peu seule, seule, dans cette immensité grisâtre. Ça s’embrouille. Je perçois que dès que je mettrai le pied sur le pas de la porte de l’appartement, je vais sentir le froid. Et là, tout à coup, même si je suis de nature des plus indépendante, je voudrai quelqu’un avec qui partager.

L’automne est une saison qui donne le goût de se coller dans nos solitudes. Juste d’y penser, je sens un petit vent frisquet, mais mon coeur, lui, je le sens, il veut rester au chaud. Quand on laisse aller, c’est là qu’un espèce de vide se crée dans le milieu de la cage thoracique, sans vraiment comprendre d’où ça arrive. Comment trouver, vers où aller? Le temps ralenti. On réfléchit à ce qu’on veut, ce qu’on est vraiment. Reste qu’on a peur d’avoir froid.

Toutefois, il ne faut pas se laisser avoir par ce vide, il faut en prendre conscience, car être seule permet aussi de s’attarder, de s’ouvrir.

Prenons l’odeur; l’odeur des feuilles mortes. Elles sentent tellement bon. J’inspire, j’expire. Wow. Je respire bien, c’est frais. Tout s’évanouit autour, tout cela pourrait sembler pessimiste, mais non, l’automne a une capacité hors du commun, celle de nous ramener vers l’essentiel, notre respiration, notre « je suis ». De plus, l’automne a une qualité bien particulière. Quand les feuilles tombent, les résonances musicales coulent mélodieusement dans nos veines, veines qui vont directement rejoindre notre coeur.

Je vous transmets ma toune d’automne 2015 :

Si jamais tu as le coeur un peu gros; prends tes écouteurs pis écoute ça. Mets le son à la limite d’être trop fort, va te balader, sens, respire, regarde! D’ailleurs, je vous conseille l’album complet parce que quand le vent te souffle dans face avec sa petite bruine, c’est juste parfait.

Ouais ben , l’automne est bel et bien sur le pas de la porte de mon coeur.