Journal 30 septembre 2019

C'est ma fête, j'ai 26 ans.

À 26 ans pile, je décide d’être heureuse. Une anecdote d’arrêt d’autobus – la rencontre de May et les simagrées qui s’en sont suivies.

Par Marily Nolet

C'est ma fête, j'ai 26 ans.

Décider d’être heureuse

Aujourd’hui, c’est ma fête. J’ai 26 ans et j’ai pris une décision.

J’ai décidé d’être heureuse, no matter what , et ce, même si la vie d’adulte, c’est difficile. (lol)

C’est cliché, mais je me répète chaque jour à moi-même que je suis heureuse. Je vous jure, ça marche! Je suis de plus en plus responsable de mon bonheur.

Notre vie file entre les lignes sans qu’on se rende compte que les moments les plus précieux sont aussi les plus simples et les plus récurrents. Ceux qui ne coûtent rien ou presque.

Par exemple, personnellement, j’adore le café et les gaufres. J’aime les marches en forêt quand ça sent les feuilles et la terre humide à plein nez. J’aime les jours de pluie quand je n’ai pas besoin de sortir, quand je peux rester emmitouflée dans une doudou et écouter les gouttelettes tombées sur le toit en tôle de ma maison, de mon endroit sécuritaire, de mon cocon chaud d’amour, celui que je me suis créé.

En ce moment, j’ai de l’espace, aussi communément appelé un vide. Le vide est effrayant, mais c’est aussi la plus grande fenêtre des possibles. C’est léger comme un vent d’été. (Rime trop facile)

La vie est simple et douce. Je me la complique souvent. Je laisse les mots faire des pirouettes entre mes oreilles comme des tourbillons de folies. Je m’inquiète souvent. J’ai peur de ne pas vivre selon mes valeurs, mes idéaux ou mes priorités.

Pourtant, le bonheur il est là. Il est dans tous les gestes et les regards attendris, même si je change d’allégeance politique, même si je change d’entourage, même si je change de pays et même si je change de routine de vie.

Ce n’est pas facile, être libre, n’empêche que c’est merveilleux.

J’apprends à chaque seconde à vivre avec moi-même; c’est ça le plus grand cadeau de la vie.

Aujourd’hui, pour mes 26 ans, je vis en Estonie.  J’ai de la chance; je l’ai choisi.

Et si je me laissais émouvoir par tout? Et si je laissais les aléas de la vie devenir ma plus grande force?

Des anecdotes symboliques sont venus lier entre elles ces dernières philosophies.

Anecdote – May et nos simagrées

On est à l’arrêt d’autobus. Le bus a du retard comme toujours. Une vieille dame arrive. Elle s’assis sur le banc et elle engage le dialogue avec nous en estonien. On lui répond avec des signes qu’on ne parle pas estonien, l’air désolé. La conversation s’arrête.

On reste à côté l’un de l’autre pour 30 secondes dans le silence à se faire des sourires timides.

C’est alors que Christopher lui tend une main, il porte son autre main vers son cœur, et il dit : « My name is Christopher. »

Elle ne comprend pas tout de suite. Alors il me pointe et dit mon nom.

Je répète : « My name is Marily. »

Elle nous dit le sien, en dessinant dans l’air chacune des lettres de son nom avec sa main : May.

Puis, elle répète nos noms encore et encore.

Je m’appelle maintenant : Mari.

Christopher s’appelle maintenant :  Kaks tacos.

« Kaks » veut dire deux en estonien. Son nom estonien est désormais : deux tacos. Honnêtement, ça ne pouvait pas mieux le décrire. Je ris encore.

On réussit aussi à dire que nous venons du Canada.

En répétant Canada, May mime avec ses bras que ce serait une longue nage que d’aller jusque là! 😉

Quand l’autobus arrive, May tend ses sacs à Christopher. Il les transporte d’un bras et il l’aide à monter à bord de l’autobus de l’autre.

Lorsqu’on s’apprête à sortir, je me tourne vers May et je lui dis : «Näemegist» (à bientôt).

On sourit tous les trois. On est tous tout seul dans notre solitude, mais on peut aisément être ensemble aussi. C’est beau, non?

C’est une histoire unique et familière qui mérite que l’on se souvienne, que l’on se rappelle ce 19 septembre 2019 coin Parnu Mnt et Laane.

#besthusbandever

Anecdote – Dans la vie, pour le moment, j’écris.

La semaine dernière, j’ai dit pour la première fois à haute voix, sans avoir un sentiment d’imposteur :

Dans la vie, pour le moment, j’écris.

Elle me répond :

Alors, tu es une auteure. Cool. En plus, en voyageant, tu as accès à des histoires à tous les coins de rue.

J’ai souri de toutes mes dents. Ça m’a fait tellement de bien. Mes yeux se sont éclairés d’un engouement nouveau, mes pupilles se sont dilatées vers un avenir d’un espoir jamais visité; un avenir de pages noircies.

Oui, c’est ça. C’est ce que j’ai toujours voulu; raconter des histoires, être une exploratrice, utiliser mes mots pour illustrer le rêve de l’ailleurs.

Partout et nulle part, il y a des ressemblances frappantes, des dissonances réparatrices. Elles existent seulement si on prend le temps de s’ouvrir aux brèches de lumières et aux ombres qui les succèdent.

Conclusion – Je peux.

Je peux écouter, je peux regarder, je peux rêver.

Je peux me perdre, je peux faire le vide, je peux pleurer.

Je peux avoir peur, je peux rire, je peux espérer.

Je peux avoir confiance, je peux m’améliorer chaque jour, je peux me respecter.

Je peux.

Oui.

Je peux faire ce que je veux quand je veux. J’ai 26 ans et ça ne fait que commencer!

Marily Nolet
Marily Nolet

Émerveillée et attentive, j'écoute la vie comme je la raconte.

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