Journal 18 mars 2016

Se perdre pour mieux se retrouver

Une semaine en nouveautés et en différences, empreinte de routine et de communion. Allez, je vous raconte.

Par Marily Nolet

Se perdre pour mieux se retrouver

Une semaine en nouveautés et en différences, empreinte de routine et de communion. Allez, je vous raconte.

  • Je cuisine
  • Je suis nanny
  • Je prends une marche à Marche
  • Je suis hipster au marché Vintage de Liège
  • Je bois du vin dans un vernissage
  • Je conclus

Je cuisine D’abord, voici la meilleure recette, vivement pinterest ! Salade de poires, fromage de chèvre, pacanes, accompagnée de soleil et d’éclats de rire.

Et, puisqu’on ne fait rien à moitié, on se gâte avec une présentation digne de ce nom!

Je vous laisse ici la recette !

Je suis nanny

Je vous raconte ma première journée…ouf!

Première étape

Je dois aller chercher Noémie, 18 mois, dans un quartier inconnu. Je découvre, par le fait même, le multiculturalisme liégeois.

Les gens sont de toutes les origines; des enfants qui courent avec leurs ballons de foot derrière leurs mamans aux messieurs fumant la cigarette sur le bord de leurs commerces jusqu’aux étudiants riant et buvant leur Jupile r… Je marche dans les rues et je ne peux pas dire que je me sens à ma place. Je me sens un peu perdue.

Les rues ne sont pas perpendiculaires, elles prennent toutes sortes de formes géométriques. Je finis par trouver l’endroit où je dois me rendre à la suite de quelques cœurs serrés de désarroi apaisés par mon sens de l’orientation hors pair (not).

Heureusement, avec la demi-heure d’avance que j’avais prise, j’ai le temps de reprendre mes esprits; d’observer autour de moi, de me trouver un petit parc, de respirer, de regarder le ciel bleu, d’écouter une chanson, bref, de me calmer.

Bon, c’est l’heure, je vais sonner chez l’accueillante. Je suis sur le seuil d’une petite porte blanche qui aurait besoin d’un rafraîchissement de peinture quand le parlophone se met en marche :

Qui est-ce ?
C’est Marily, je viens chercher Noémie.
Ok, attends, je viens t’ouvrir.

Elle m’ouvre, c’est une jolie demoiselle, de mon âge à peu près, d’origine arabe. Je la suis jusqu’au deuxième étage, dans une étroite et sombre cage d’escalier. Elle va chercher Noémie, me la met dans les bras, me donne son manteau et son sac et me laisse avec elle en me disant qu’elle est malade, puis elle s’en retourne faire ses trucs. Je suis un peu déstabilisée, à nouveau.

C’est ainsi que je me retrouve, nez à nez avec Noémie, seule à seule, pour la première fois. Elle me regarde de ses grands yeux noirs avec ses petites lulus frisées partout sur la tête, elle est si mignonne, mais elle a effectivement l’air malade et fatiguée, la pauvre chouette. Je l’habille en essayant de reprendre mes anciennes habitudes de gardienne avertie… ça fait un bail. Tant bien que mal, j’y arrive.

Je la mets dans sa poussette et on part chercher Mathys.

Deuxième étape

Comme il fait beau, je décide de marcher (un bon 40 minutes). Cette fois-ci, tout se passe bien, on ne se perd pas! Noémie s’endort même dans son carrosse. Étrangement, je me sens beaucoup plus à l’aise en sa compagnie que toute seule, une sorte d’énergie rassurante nous entoure toutes les deux, Noémie étant d’origine camerounaise, notre multiculturalisme me redonne de l’assurance.

On arrive à l’école de Mathys, trois ans. Il n’a pas l’air sûr quand il me voit, mais on devient vite potes, on joue aux espions et à la souris.

C’est ainsi que la troisième étape s’enclenche, le retour à la maison.

Troisième étape

Dès la deuxième rue, je me trompe de sens et je suis complètement perdue. Je demande à une passante de m’indiquer une rue, elle me donne la mauvaise direction -_- . Résultat : je suis encore plus perdue avec deux enfants sur les bras.

Mathys me dit à chaque coin de rue : « Ça, c’est pas maison ».
Moi : « Je sais Mathys, on fait une aventure. C’est une chasse aux trésors. »
Mathys me regarde d’un air : Je ne suis pas idiot, mais je vais faire semblant de te croire.

Ah! la ! la!

J’aperçois une fille qui fume sur le bord d’un pub. Elle a l’air de s’y connaître. Effectivement, elle est trop sympa et on a pu retrouver notre chemin grâce à ses indications.

Vous auriez dû voir les yeux de Mathys quand il a vu SON parc; une illumination, puis le sourire sur ses lèvres, c’était ahurissant!

Dernière étape

On est enfin à la maison. Je les mets en pyjama et je les fais manger (de tour d’avion en tour d’avion, commandant ouvrez la bouche… hiiiooonnnn ). On joue jusqu’au retour des parents. On danse, on fait la fête et Noémie rit aux éclats. Sa sieste lui a fait du bien, parce que oui, elle a dormi tout le trajet! Un petit ange 🙂 Bon, ça y est, je suis déjà attachée!

Ça, se fut ma première journée, haute en émotions, oui, ça, on peut le dire! Un 24 euros bien mérité, je rentre chez moi, exténuée.

Être nanny

Je continue d’aller les chercher trois soirs semaine, une routine qui m’apprend beaucoup. Je m’étais ennuyée des enfants, de leur simplicité, de leur amour sincère et de leur bonheur.

Maintenant, je marche avec aise et bonne humeur (c’est mieux quand on connaît le chemin). J’adore cette ville grouillante de monde et de différences, vivant en harmonie ensemble. Je sens que j’y prends part peu à peu. C’est bon de sentir que l’on sert à quelque chose et d’être apprécié pour ce que l’on fait, bref j’aime bien être nanny pour le moment.

Je prends une marche à Marche

Le samedi, c’est la randonnée, la sortie plein-air! Nous avons une journée parfaite, le soleil brille. Comme nous sommes drôles, nous décidons d’aller marcher à un endroit qui s’appelle Marche.

On prend le train, on arrive à Marche, on trouve la station touristique et on se sélectionne un trajet. Paquerette, ce sera. Paquetteville, Paquetteville, tu peux pas dormir tranquille . On se prend une carte, on fait pipi et on est parti!

Sur notre chemin, on trouve la maison idéale pour faire La Galère.

Espièglerie sur nos visages

On trouve aussi le tunnel de la punkitude. #Lolo #lapunk

Puis, aussi, la porte vers un monde enchanté…

On finit par arriver une heure à l’avance à la gare, alors on chill out ; petit bracelet, sieste. Conclusion : On a les joues bien rouges de soleil !

Une escapade à la campagne qui a fait du bien.

Je suis hipster au marché Vintage de Liège

Le dimanche, on va au marché. C’est le festival du hipster , un rendez-vous à la Maison de la Caserne Fonck.

Bref, on s’amuse bien avec la musique de David Bowie et la soundtrack de Pulp Fiction . Je me prends des lunettes soleil, des souliers rouges et un coat de jeans épique made in Belgium ( I’m in love ), un vrai de vrai des années 50 selon la vendeuse.

Puis, c’est un retour à la maison parfait. Une fin d’après-midi avec Caravan Palace, café glacé à la vodka sirop d’érable ( shaker dans un pot maçon), on enfile nos nouvelles robes des années Swing . L’art de vivre.

Pour l’ambiance :

Je bois du vin dans un vernissage

Mardi soir, j’ai fait mon premier vernissage, il se nommait Capharnaüm.

C’était au théâtre de Liège, verre de vin gratuit et tout, yay! On s’est habillé avec une attention toute particulière pour l’occasion, comme des artistes distinguées!

C’était une exposition réalisée par quatre personnes ayant un déficit intellectuel. Ils avaient chacun une cabane à décorer comme ils le voulaient.

On se promène, on prend notre temps, on admire. Les œuvres sont touchantes et parlent d’elles-mêmes. J’ai un coup de cœur pour une cabane avec une vibe toute douce, toute bien rangée, elle fait du bien. Ainsi qu’un dessin avec des vélos aux sièges rouges! L’art et ses effets!

Je conclus

Le vent est chaud, je roule à vélo sur le bord de la Meuse, musique aux oreilles, je reviens du boulot, je porte mon coat de jeans des 50’s, j’aperçois des jongleurs de feu; je ne pourrais être à un meilleur endroit qu’ici et maintenant.

Comment se perdre pour finalement mieux se retrouver? Je peux dire que cette semaine en est la preuve! De nouveautés en nouveautés, j’apprends à me connaître un petit peu plus.

Mine de rien, ça fait maintenant un mois que je suis là! J’apprends de jour en jour. Je découvre et je grandis. Les routines matinales continuent, les soupes avec bougies et eau pétillante aussi, d’ailleurs.

Merci, simplement!

Marily Nolet
Marily Nolet

Émerveillée et attentive, j'écoute la vie comme je la raconte.

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