Réfléxions 10 avril 2016

Respect.

D’abord, c’est quoi, le féminisme ?

Par Marily Nolet

Respect.

Cette semaine, ce fut tranquillou , comme qui dirait… tisane de bouleau et dodo, j’étais malade… alors, j’aimerais aborder un sujet qui me préoccupe depuis quelques temps : le consentement .

Alors là, tu te demandes, mais qu’est-ce que le consentement exactement?

Le consentement est un acte libre de la pensée par lequel on s’engage entièrement à accepter ou à accomplir quelque chose. (Centre national de ressources textuelles et lexicales, 2012)

Ces temps-ci, une vague féministe nous submerge, mais on ne sait pas trop quoi en faire. On se laisse emporter, on se la prend en pleine gueule ou on plonge en-dessous pour l’éviter ?

D’abord, c’est quoi, le féminisme ?

En bref, on peut dire que le féminisme est un mouvement contestataire revendiquant la place égalitaire des femmes dans la société, par rapport aux hommes.

Le féminisme rejoint la thématique du consentement dans les idées préconçues de la société, dans son imaginaire collectif et dans sa culture qui encourage certains comportements dévalorisant ou abaissant les femmes. Le consentement en est, entre autres, un cheval de bataille…

Puis, il est plus facile pour moi d’en parler avec mon point de vue féminin, mais, bien sûr, le consentement touche aussi les hommes et est tout aussi important. Qu’on se le tienne pour dit.

La première fois que je me suis aperçue de l’existence de ce mot, de ce concept, ça remonte à cet été. C’était au festival de Shambhala, à Salmo en Colombie-Britannique.

C’est un énorme festival qui implique quatre jours de festivités, de musique électro, de scènes toutes plus déjantées les unes que les autres, de milliers de festivaliers… C’est surtout un festival ne comprenant aucune règle normative. Rien ne régit qui que ce soit ou quoi que ce soit, pourtant une règle règne et elle est largement diffusée… Et c’est celle du consentement. Partout, des affiches proclament :

  • Non, ça veut dire non.
  • J’ai bu beaucoup…, ça veut dire non.
  • Je n’ai pas envie, ça veut dire non.
  • (Je vomis), ça veut dire non.
  • Peut-être…, ça veut dire non.
  • Tantôt j’aimais bien… mais là…, ça veut dire non.
  • Je suis inconscient(e), ça veut dire non.
  • Etc.

En lisant ces affiches, je me suis posé des questions :

Combien de femmes se sentent obligées de faire quelque chose pour faire plaisir à un homme ? Parce qu’au fond, c’est elle qui avait initié le mouvement et tsé… tu as vu comment elle était habillée… Sans oublier toute la pression qu’elle recevra de l’homme, qui, bien souvent ne se rend même pas compte de son comportement.

Rien de plus normal que de dire à une femme quoi faire et comment le faire, n’est-ce pas ? Et cela, tout en lui étalant une chaîne de compliments pour qu’elle se sente en confiance, en voulant montrer qu’il est le mâle dominant, qu’il est maître de la situation, bref qu’il est l’homme et elle, la femme… même si elle est fatiguée, même si elle n’a plus toute sa tête, même si elle a peur.

Puis, ça mijote dans ma tête… j’en parle avec mon entourage pour me rendre compte que bien des amies ont vécu des histoires dans lesquelles elles ne se sont pas senties respectées. J’ai échangé avec les garçons aussi et en élaborant je m’aperçois, on s’aperçoit, en fait, que bien souvent ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils font subir aux femmes, pour eux, c’est juste tellement normal d’être ainsi. Je peux vous dire que ça en a fait réfléchir plus d’un.

Petite statistique en passant :

au Québec, une femme sur trois sera victime d’au moins une agression sexuelle après 16 ans comparativement à un homme sur six

–Ministère de la santé et des services sociaux, Québec, 2006

Tout cela part de la manière dont sont élevés les garçons et les filles, comme s’il y avait une différence si grande et que l’un devrait nécessairement avoir plus de pouvoir que l’autre. Ça peut remonter aussi loin que la manière dont votre père parle de/à votre mère et vice-versa. Pour ma part, j’ai eu de la chance, j’ai des parents qui entretiennent une relation assez égalitaire, ce qui doit expliquer pourquoi le consentement a pris tant de temps à se présenter à moi comme un problème.

Je suis d’ailleurs celle de mon groupe d’amis qui ne se gêne pas pour dire : « Respect, ok ». C’était tellement clair dans ma tête, mais je me rends compte que ce ne l’est pas pour tous et que ce que les médias véhiculent n’aident en rien (mais ça c’est un autre débat).

Même que ça peut être encore plus subtile que ça : des filles qui vont donner leur consentement, mais seulement pour satisfaire à ce que la société leur dit de faire, ce que la culture a ancré en elle, même si elles ne sont plus sûres… de quoi auraient-elles l’air ? Que dira le gars à ses amis ? En fait, ce qu’elle veut, elle, c’est juste un peu d’affection, un peu de chaleur… La confiance en soi qu’il faut pour dire « non » est beaucoup plus grande que vous ne pouvez l’imaginer.

On peut dire qu’avec les « tinder-machin » ça n’aide en rien à construire des relations de confiance, propices à l’affirmation de soi, mais malgré tout cela… Soyez donc à l’écoute les un(e)s des autres, vous n’avez rien à prouver, à être le plus fort, le meilleur, la plus wild, etc. Soyez, simplement.

Bon, en tout cas, j’ai découvert aussi ce petit bijou qui explique de façon comparative ce qu’est le consentement.

Une petite tasse de thé… ?

Un deux minutes qui en dit long, n’est-ce pas ?

Dans le même ordre d’idées, je continue ma réflexion, mais dans un autre périmètre. Le consentement permet d’éviter une agression, et celle-ci peut prendre toutes sortes de formes…

Par exemple, les fois où je rentre chez moi tard le soir, que je regarde derrière moi pour être certaine de ne pas être suivie, que je garde mes clés entre mes doigts, que je prends les rues les plus éclairées… Maintenant, je me demande : Comment ça se fait que j’ai peur ?

Sans oublier les fois où, en plein jour, je marche seule dans la rue et que je me fais siffler… et un peu plus tard, encore… « Bonjour mademoiselle ! » (condescendant) Comment suis-je supposée me sentir? Comment suis-je censée réagir ? Dites-moi !

Parce que si le but était que je me sente flattée… Eh ! bien non, c’est raté. Je suis mal et j’hésite entre le fait de m’enfuir en courant ou… de te foutre une baffe (comme on dirait ici). Ouin, dans le fond, j’ai juste le goût de te cracher dans face, vieux !

C’est pas ce que je ferai… je vais passer mon chemin comme d’habitude, comme si rien n’était, sourire aux lèvres, et ce sera reparti, avec un « Bonne journée monsieur » (sarcastiquement), en prime !

Je remarque d’ailleurs qu’en Europe c’est un phénomène encore plus répandu : il n’y a pas une fois que je ne sois sortie sans me faire interpeller ou me faire lancer un commentaire. En gros, on peut dire que ces messieurs ne se gêneront point pour montrer qu’ils sont les maîtres de la rue. Maîtres, domination, des mots qui reviennent souvent, vous ne trouvez pas ?

Bien sûr, il ne faut pas clamer à la généralisation, ce ne sont pas tous les garçons qui sont ainsi, mais garde en tête que le respect est primordial ! Et ce, peu importe ton origine, ton sexe, ton âge, etc. Le respect doit être universel et il passe par le consentement de tous et chacun.

Bref, je comprends de plus en plus la place du féminisme et j’espère que la vague de l’égalité va propulser la sécurité de tous les corps et de tous les esprits.

Donc, on s’entend, parlez-en, partagez la bonne nouvelle : c’est tellement plus le fun avec le consentement !

Respect.

Sources:

Definition : Consentement

Des chiffres qui parlent

Marily Nolet
Marily Nolet

Émerveillée et attentive, j'écoute la vie comme je la raconte.

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