Au temps des « j’aime »

Réfléxions Par Marily Nolet 11 septembre 2019

Ok. J’ai mon permis de résidence temporaire, je peux prendre le transport en commun gratuitement, j’ai un semi-jardin dans ma fenêtre du deuxième étage, on allume notre foyer lors des matins frisquets, j’ai un tapis de yoga pourpre et la saison de la soupe est lancée. Ça va aller.

À 25 ans, tu es arrivée. Tu as.

J’ai pris conscience que la pression que l’on se crée vient surtout de soi. Avoir 25 ans, c’est comme tout vouloir en même temps, là là.

Comme si auparavant, c’était le build-up :

  • Primaire, secondaire, cégep, université : Travail.
  • Premier baiser, première fois, flirter, rencontrer l’homme de sa vie: Se marier, avoir des enfants.
  • Trouver sa meilleure amie, avoir sa gang, partir en appart, faire le party: Acheter sa maison.
  • Rêver d’être astronaute, rêver d’être une artiste, rêver de voir le monde, rêver de marier un pêcheur: Vivre ses rêves.

Pis là, j’arrive en Estonie, ici, avec mon mari, après le Grand Nord. Je n’ai pas de travail, je ne vais plus à l’école, je ne connais personne.

Jardin intérieur

Je me sens un petit peu comme: Maintenant, je fais quoi?

Fuck the system, do it, do it, yeah.

–J. Leloup

La rébellion toujours et encore. Je n’aime même pas ça l’ordre.

Chaos is a friend of mine.

–Bob Dylan

Bob Dylan, c’est mon artiste préféré. Je peux bien ne pas faire comme tout le monde. Tout le monde, c’est qui?

Je m’aperçois que ça va pas si mal. L’équilibre de ce retour à moi-même avec un support incroyable; je ne serai plus jamais seule, j’ai un partner in crime, un mari merveilleux. Mon travail, je peux le créer. Pis tsé, j’ai déjà une famille et des amis incroyables.

Je n’ai pas à m’intégrer en deux secondes, ça peut en prendre cinq! 😉 Être entourée de gens, c’est relatif. Les connexions symboliques et significatives, ça prend du temps et du courage. Mon cercle estonien, il se créera par lui-même dans le temps comme dans le temps. J’espère. lol

Je veux aller jusqu’au bout de mes passions avant tout. J’ai décidé de me concentrer sur l’écriture et j’ai ressorti mon appareil photo.

Toutefois, j’avais des contradictions à vaincre par rapport au partage de ces passions, surtout en lien avec les réseaux sociaux. Je veux publier, mais j’avais peur de l’addiction, de me perdre dans les likes.

Soudainement et paradoxalement, est apparu sur mon feed facebook:

Comment chercher l’attention te rend moins créatif

–Joseph Gordon-Levitt

Les meilleurs psychologues sont engagés dans le but de nous rendre accros aux réseaux sociaux; c’est normal qu’on se sente comme si nous devions regarder notre téléphone à tous les 10 secondes. (Ce que je ne voulais pas amplifier en dépendant de ces plateformes.)

Par contre, le locuteur de ce TED talk amenait la variable du bonheur dans ce phénomène.

Qu’est-ce qui te rend vraiment heureux? Pourquoi tu partages de l’information?

Pour recevoir des likes, être regardé ou bien pour partager une passion sur laquelle tu as porté ton attention. En fait, il voyait les réseaux sociaux comme une collaboration plutôt qu’une compétition.

Que tu aies 30, 100, 300 ou 4 500 000 000 de likes, qu’est-ce que ça va changer?

Les réseaux sociaux et les plateformes web peuvent aussi être des outils pour créer, pour partager, pour se rencontrer intimement.

Je me suis reconnue là-dedans. Ce que j’aime; c’est écrire, c’est partager, c’est rendre mon passage dans ce monde accessible au plus grand nombre, mais surtout à moi-même. Si mes expériences ou mes articles peuvent m’aider à créer des connexions, à faire vivre des émotions à un lecteur, c’est ce que je souhaite. Je veux écrire mes articles et avoir une plateforme pour partager ce qui me fait vibrer.

Notre vie s’écoule à chaque seconde, qu’est-ce que j’ai à perdre?

Si repousser mes limites passent par Facebook ou Instagram pour entrer en contact avec le plus de monde possible, ainsi soit-il. Quand je le sentirai différemment, je trouverai une nouvelle astuce. En attendant, there you go. Je vais écrire, prendre des photos et les partager. C’est mon plan. Simple de même.

Christopher et moi, on a déjà pris un gros risque en venant ici, je ne vais pas attendre que le temps passe.

Ne gaspille pas le temps, c’est l’étoffe dont la vie est faite.

–Franklin

T’as ben raison Franklin.

Sur ce, je vais aller prendre une marche dans mon quartier. Caméra à la main, musique de Bernard pis de Jean aux oreilles… (On peut sortir la fille du Québec, mais on ne peut pas sortir le Québec de la fille!)

» À toute essayer, même les ballons sur son nez… » La la la la! « Belle Sophie, pleine d’amis, toutes ses cartes à l’appui » La la la la! « Mais là miroir, miroir qu’est-ce qui fait là l’osti de cheveux gris? » La la la la! « Les fins de semaines ont laissés une coupe de rides en-dessous de nos cernes. »

Nostalgie. Merci Bernard. Merci les amis. Merci la vie.

« Ce qui sauve, c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence. »

–A. de Saint-Exupéry
A picture of a wood door
A wooden house
This lonely pathway
Graffiti everywhere!
Trees are green...
Marily Nolet
Marily Nolet

Émerveillée et attentive, j'écoute la vie comme je la raconte.

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